co-vide

kiko Herrero

30 mars20

 

PLUS DE PASSANTS, PLUS DE MIETTES. LES OISEAUX TOMBENT DU CIEL.

 

 

 

J’ai rêvé que tout s’arrête, qu’il n’y ait plus de magasins, de spectacles, d’expositions, que la publicité n’ait plus de sens, qu’on ne parle plus du Moyen-Orient ni de migrants ni d’élections, qu’il ne serve à rien de lire le journal ou regarder la télévision. J’ai rêvé qu’il n’y ait que moi dans les rues, de marcher seul et sans but car il n’y aurait plus d'objectifs. J’ai rêvé d’ouvrir grand les fenêtres sans avoir le bruit de la circulation, des sirènes, des manifs, des bandes de noctambules sous. J’ai rêvé de ne plus avoir des rendez-vous, de travail ou de plaisir, de vivre sans savoir de quoi. J’ai rêvé de ne pas me laver, de ne pas changer tous les jours de chemise, de ne plus me couper les cheveux ni de me raser. Moi j’ai rêvé, et c’est arrivé. Mais j’ai rêvé surtout de silence, de ne plus avoir à parler, de ne rien raconter ni écouter ni entendre. Encore moins correspondre. Fatalement mon téléphone sonne dix fois par jour, mère, frères, oncles, cousins, amis. Watsapp plus qu’une clochette est un marteau. Et si j’ouvre mon ordinateur les messages pleuvent. Je rêve de jeter mon téléphone, de me déconnecter. Qu’attend Putin pour lancer sur le monde un virus informatique qui détruise tous les réseaux ? 

 

 
13 avril La rue est vide, le café fermé et moi désespéré :
 

 

Sortons 7 from aAlta on Vimeo.